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24 février 2015

E60 - Du rythme au contexte

Souvent, le rythme des phrases d'un paragraphe est bancal. On ne sait pas trop pourquoi ... on cherche, sans véritablement trouver puis un moment on est satisfait de son écriture.

Une manière simple de se rendre plus rapidement au but est d'analyser le mouvement contextuel de la scène.

Prenons un personnage qui regarde par une fenêtre. Il voit tout d'abord un parc puis il va se concentrer sur des détails de la scène. On va donc retranscrire cela par une phrase longue, qui marque la contemplation, puis des phrases courtes qui amènent les détails. Ceci est bien entendu très simple et une étude plus approfondie de la scène saurait nous guider quant au rythme à appliquer.

"Il s'approcha de la fenêtre. Au dehors, le parc immense s'étalait de verdure, du scintillement de ses fontaines, de l'obscurité de ses forêts proches. On n'y trouvait personne, encore à cette heure. Un boulot malade, une colonne ébréchée, un chemin poisseux après la pluie : le détail des imperfections offrait un tableau terne sous ce ciel de décembre. Il ne tarderait pas à neiger. Le temple du fond noircirait plus encore, entouré de flaques de boue. Les allées rétréciraient. etc..."

On retranscrit ainsi, par la longueur du propos, le temps de l'observation.

Cette manière de faire vaut pour les scènes à narrateur et perspective externe tout autant que pour les scènes "intérieures". Le marasme d'un héros se retranscrira par des doutes, des listes hachurées d'hésitations, de peurs ...

Il faut qui plus est jouer avec le contexte, ne pas hésiter à chercher les adjectifs adéquats à retranscrire la scène et à lier les éléments entre eux. Dans l'exemple proposé c'est un mois de décembre qui fait suite à un automne pluvieux, il manque certainement des feuilles en vrac, un banc de bois exténué, les arbres se sont résignés à entrer dans une torpeur hivernale et tout cela joue ensemble car le conteneur est le parc et son observateur, derrière sa fenêtre ressent cette maladie du paysage, ce froid, ce vide, cette beauté de l'espace qui ne résistera pas aux morsures de la saison neigeuse. Et le rythme de la phrase y joue pour l'essentiel. On peut avec des mots simples et un bon rythme retranscrire un sentiment, si le rythme est bancal alors le malaise qu'il propose s'instille dans la lecture au risque de faire décrocher le lecteur. On ne dit pas "cela doit couler !" pour rien, c'est exactement cela. Sauf que le chemin du flot est parsemé de cascades, de pierres apparentes, de gerbes d'herbes et de branchages ou de feuilles coincées entre les berges.

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