SF - Entretenir le rêve [2]

La science fiction, outre ses problématiques, se définit aussi à travers ses technologies et l'étude de leurs dérives :

- nouvelles drogues

- surveillance accrue des citoyens

- IA

- vaisseaux spatiaux et exploration spatiale

- logistique et géolocalisation

- nouvelles technologies de l'information

- etc.

On peut baser un récit entier sur une ou un ensemble de technologies. Il suffit de prendre un livre au hasard dans la pile et d'en recenser les gadgets, les "technos" sur lesquels l'auteur s'appuie pour supporter son monde. Robert Silverberg dans "Les monades urbaines" (un must à lire! -> court, intelligent, prenant, ...) imagine par exemple des tours immenses où la civilisation se concentre selon un mode vertical. Au bas de la tour on trouve les catégories ouvrières et plus on monte et plus on trouve les dirigeants du monde. C'est une vision socio-politique de la verticalité et ces tours, leur mode de fonctionnement, leur logistique interne, la représentation sociale qu'elles supposent, etc. proposent un environnement propice à une infinité de scénarios.

Dans Ubik, Philip K.Dick imagine un monde ultra-capitaliste où tout est payant - même ouvrir sa propre porte d'entrée ou se faire du café chez soi! Il met en scène des personnages travaillant dans l'univers de la finance et de la psychanalyse voire des précogs - ces êtres qui devinent le futur. Dans Ubik, tout est "technologies", un monde décalé du nôtre où plonger nous engage entièrement tant nous ne reconnaissons que peu d'éléments de notre environnement familier auxquels s'accrocher.

Donc, que ces technologies constituent un ensemble de gadgets pour aider notre immersion dans le monde, où qu'elles subjuguent la réalité au point de la définir, elles sont un pilier sur lequel axer la réflexion et immerger le lecteur. Il faut donc se poser la question plutôt deux fois qu'une avant de décréter que notre récit se passera bien d'une nouvelle technologie tant elles se rangent du détail au modeleur de monde et peuvent en quelques situations bien placées créer cette bulle que le lecteur pénètre pour ne jamais plus pouvoir en sortir.