Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ecriture
Publicité
Archives
Pages
Ecriture
Visiteurs
Depuis la création 17 022
28 avril 2015

E73 - Progresser en écriture

[0]

Je vais tenter d'éviter la rengaine : Travaillez, travaillez et travaillez ! Au lieu de cela, citons l'Art poétique de Nicolas Boileau:

Avant donc que d'écrire, apprenez à penser ... Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage.

Le petit Nicolas nous invite donc à penser puis à reprendre 20 fois nos passages. Voilà qui n'est pas mal du tout, mais encore...

[1]

Petite analyse, comme toujours (apprenez à penser, hein, ca commence toujours par-là): une histoire ce sont des éléments, une ligne rouge, une critique de quelque chose, une analyse de quelque chose, une intention artistique, un coup franc dans le maelström du monde littéraire, etc... en gros, ce sont des mots. Une histoire est faite de mots (20 fois dans votre tête répéterez cet adage).

La première manière de progresser est donc de savoir ce que les mots veulent dire, et pour cela: lecture et dictionnaire, émissions culturelles, etc. seront les premiers atouts.

Voilà, j'ai rassemblé tout le vocabulaire qu'il me fallait, comment continuer?

[2]

Une histoire c'est un style, un ton, un mouvement, des rythmiques qui - engrenages de la forme - forment la marée du récit. Le lecteur, embarqué sur l'esquif que nous lui proposons, sera juge des pages. Une chose est certaine, il demande à être diverti : donc votre histoire doit divertir, composer de nombreuses images, chercher le détail, proposer une vue globale, se rapprocher, suivre un ennemi dans ses pensées, dévoiler une partie d'un plan de chasse, etc. Et pour ce faire, votre style devra à la fois rendre des événements mais également s'en nourir, car une histoire digne de ce nom suppose une forme qui révèle les aspects particuliers du fond.

Pour progresser en matière de style, là-encore il faut lire et tenter de déceler dans les écrits des autres ces petites techniques qui aident à l'immersion. Voici quelques unes d'elles elles pour l'exemple, il y en a des centaines cependant!

- Ne pas commencer toutes ses phrases par "il"

- Varier la perspective d'un chapitre à l'autre, d'un paragraphe à l'autre, d'une phrase à l'autre

- Utiliser voire détourner des métaphores

- Procéder à des successions de mots pour accélérer le rythme: il tourna la tête : une pomme, un journal, des boîtes de chaussures.

- Mélanger et varier le ton par des affirmatives, des exclamatives, des interrogatives, ...

etc.

[3]

Une fois votre style amélioré - cela n'ira pas sans une certaine maîtrise de la grammaire et de la ponctuation - il faudra trouver comment attirer le lecteur et le piéger. Une réponse tautologique : attachez-le ! Le lecteur doit être emprisonné dans votre récit. Comment ? En lui proposant des énigmes, des suites impossibles à deviner, des univers jamais imaginés, des cas de conscience comme nous en rencontrons tous les jours, des animaux familiers, de l'injustice, des lieux angoissants, de l'amour, des doutes, ...

[4]

Une fois ces éléments plus ou moins maîtrisés, il faudra trouver de bonnes histoires et ne jamais oublier de bien doser entre le contenu et les non dits. De nombreuses histoires pourraient être 3 fois plus volumineuses si l'auteur avait pu y écrire tout ce qu'il a créé dans son monde ... mais il fait un choix parmi tout cela pour ne dévoiler que l'essentiel à l'histoire.

[Enfin]

Le dernier conseil pour progresser : faites court. Une histoire de 100 pages vous demandera autant d'effort qu'une histoire de 300 pages à corriger, sans doute, mais elle en resortira de meilleure qualité. Les histoires issues d'un premier jet n'ont de toute manière que peu de chance d'attirer l'attention : à moins d'avoir immédiatement les bonnes idées et les bonnes manières de les présenter, vous n'y couperez pas : "20 fois sur le métier remettez votre ouvrage".

Dernier point : il y a plusieurs catégories d'écrivains, mais il y en a une qui se contente d'écrire au kilomètre avec une histoire passable et se targue de s'auto-éditer chez Edilivre ou Amazon et il y a ceux qui franchement bossent et tentent une édition à compte d'éditeur dans une maison d'édition ... ceux-là mettrons 10 fois plus de temps à terminer leur travail que les premiers, ... mais l'Histoire, au moins, s'en souviendra. Et puis ... un travail de correction pour un manuscrit accepté vous fera au moins gagner 20 points d'expérience et vous passerez de "2 dés + 4" à "2 dés + 9", j'en connais qui ne demandent que cela.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité