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22 février 2015

SF - Entretenir le rêve [1]

Les sujets majeurs de la science fiction entretiennent le rêve. Il faut savoir les utiliser à bon escient et ne pas les lancer sur la page comme de détails insignifiants, ce sont eux qui généralement accrochent la lecture, en voici quelques uns :

- Famine généralisée

- Robots intelligents

- Planète mystérieuse

- Fin du monde proche

- Dérèglement du cycle des marées

- Modification de l'humain et bioéthique

- etc.

À ces sujets, s'ajoutent des lieux ou des actions qui viennent chercher en nous des peurs ou des interrogations :

- Un labyrinthe

- Un tunnel (tout lieu enfoui en fin de compte)

- Le fond des océans

- Une porte, une serrure, une boîte

La raison est simple : lorsqu'on est confronté à un problème de taille et qui dépasse la dimension humaine (prolifération d'un virus à l'échelle mondiale) ou lorsqu'on se trouve devant ces éléments incertains (labyrinthe, boîte, ...), notre compréhension est très sollicitée sachant que notre part de risque augmente, aussi et bien évidemment notre part de maîtrise de ces éléments est diminuée. On ne sait pas ce qu'il y a derrière une porte (de nombreux jeux vidéo profitent pleinement de ce détail : Resident Evil, avant lui Le manoir de mortevielle) et cela attise notre curiosité tout autant que nos craintes lorsque le contexte s'est échiné à bien nous le faire comprendre : une porte, une boîte, ... en d'autres termes un lieu non encore visité peut receler un danger.

Partant, il est conseillé d'entretenir le rêve par des lieux et des problématiques bien choisies. Pour savoir si cette problématique est intéressante, posez-vous la question : y a-t-il 1000 possibilités engendrées par cette situation (ouverture d'une boite, ouverture d'une porte, confrontation avec un monde contaminé, débarquer sur une nouvelle planète, etc.) ? Si oui, alors il y a de fortes chances que l'idée soit bonne à exploiter. Une raison simple justifie cela : s'il y a 1000 possibilités alors le lecteur ne pourra pas deviner ce qui va se passer, on reste dans l'incertitude "maitrisée".

Attention : il est déconseillé de multiplier les grands axes de réflexions de la SF dans un même récit : approche de fin du monde + virus planétaire + attaque d'aliens + dérèglement climatique + ... on obtiendrait un tableau aux couleurs sales, ingérable. Il faut savoir se borner à une seule de ces problématiques, en posant l'éternelle question de la SF : et si ....?

Un exemple : Et si un virus ordonnait aux robots de tous se détruire ? Cette problématique est intéressante à explorer dans un monde où les robots tiennent une grande place dans la gestion et l'organisation des processus qui soutiennent la logistique ou l'ordre des choses. Par exemple, si tous les trains sont conduits par des robots uniquement, alors les trains vont s'arrêter de circuler, voire ils vont s'encastrer dans les gares ou dérailler, etc... Maintenant, en quoi l'arrêt des trains pose un problème dans notre histoire ? C'est à vous de le définir, d'exploiter au sens de "la vache à lait" toutes les possibilités de problèmes (ou de bienfaits) que cette situation engendre. Par exemple, le virus ne se contente pas finalement (on l'apprend à la fin du premier tiers de l'histoire) de désactiver le robot. Il le réactive plus tard et le robot a alors des instincts anti-humanité ... donc en explorant un train, en ouvrant ses portes, on avance dans les wagons à la recherche incertaine d'un robot tueur ... et voilà, notre problème est posé, on a quelques scènes intéressantes. Il faut maintenant explorer les autres conséquences de ce virus -> conséquences sur la logistique planétaire, etc...

On se rend donc bien compte que les grands thèmes de la SF, fouillés selon une perspective particulière, permettent de dresser un univers incertain et intéressant qui fait bouillir le rêve, qui entretient l'envie d'aller au bout de l'histoire.

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