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2 septembre 2014

[Ecriture - 39] Gestion de l'arc dramatique

[Théorie à l'usage du quidam]

Par arc dramatique, on entend, à la manière d'une courbe, les hauts et les bas de l'histoire, sa tension donc : d'un personnage en particulier, d'une situation plus généralement.

Travailler cet "arc dramatique" n'est pas chose aisée pour le débutant. Les écrivains plus aguerris utilisent des grilles au fond de leur tête ... et ces grilles contiennent entre autre une opposition simple à évaluer :

- Quels sont les objectifs

- Quels sont les obstacles (physiques, temporels, psychologiques, politiques, etc...), les contrariétés

- Qu'est-ce qui découle des actions entreprises pour surmonter les obstacles (fatigue, stress, argent à débourser, ...)

Ces 3 éléments pris en compte - et pensés à l'avance dans le synopsis de la scène, la gestion de la tension se fait de manière ciblée et systématique, ce qui offre un moyen simple et efficace de se concentrer sur un aspect particulier de la tension.

[Example]

Prenons pour exemple Bertrand qui doit se rendre à un rendez-vous d'embauche. Mettons que ce soit un thème important de l'histoire (sinon autant s'en débarrasser !).

Version 1, plate, du synopsis : il prend le bus. Il rêvasse. Il découvre un nouveau quartier de la ville (cool, mais plat). Il arrive à l'heure.

Version 2, plate mais pimentée : il prend le bus. Il travaille sa présentation. Il arrive tout juste à l'heure.

... on pourrait continuer comme cela, mais soudain on se rappelle : objectifs, obstacles, résultat => objectif : arriver à l'heure, obstacle : allez, on va le secouer un peu : le bus est en retard, un serveur (encore un maladroit!) renverse un café sur son pantalon alors qu'il se rue vers son rendez-vous, il a oublié un papier important.=> Muni de ces contraintes on obtient un Bertrand dépité, rageur, anxieux, ... qui part mal pour obtenir cette embauche dont il a besoin. Et voilà, ce sera à lui de se montrer à la hauteur pour faire oublier la tâche sur le pantalon et les maigres minutes de retard, sans compter ses mains moites.

[Gestion globale]

Chaque scène est importante. Chaque scène apporte son lot à l'histoire. Chaque scène fait "avancer" l'histoire : car une histoire, ce n'est pas seulement un personnage à qui il arrive des déboires ou tout simplement le cadre d'une action principale. Une histoire, c'est une gestion fine du vocabulaire, des jeux de mots, des perspectives, de la sémantique des dialogues, d'une intention globale (le sujet -> racisme, pauvreté, bio, ...), de la tension narrative, de la découverte d'un domaine particulier pourquoi pas (les forges, la draperie, le chocolat, etc...), des incursions (lettre, photo, poème, etc...), etc ... il n'y a donc pas qu'un personnage poursuivant une aventure. Et pour "avancer" sur tous ces points, il faut savoir varier, adopter des points de vue différents, mettre en opposition des scènes, etc ... lorsqu'on garde cela à l'esprit, la gestion de l'arc dramatique devient un outils puissant car il va guider notre manière de décrire le monde, accentuer le surgissement de certaines métaphores, nous obliger à casser le rythme d'un passage, adapter la sémantique en fonction du thème de la scène ou de notre sujet, etc ...

Alors conseil : lorsque vous écrivez votre synopsis, ayez TOUJOURS à l'esprit : l'objectif, les obstacles (les états d'âme, un peu de stress, une mauvaise nuit, ... sont aussi des obstacles, humains qui plus est !) et quelle résultat surgit peu à peu des efforts fournis pour surmonter les obstacles. Dans les mauvais romans, les obstacles sont souvent physiques au sens de la force, passant sur leurs conjoints psychologiques, moraux, d'éthique, et que penser de l'accoutumance à une drogue, au fast, à un milieu de vie. Si vous ne variez pas la nature de vos obstacles ou qu'il n'y en a tout simplement pas, votre roman finira très certainement dans la poubelle des éditeurs.

Oui mais alors, ca me prend combien de temps tout ca ? Marre de passer des heures sur un passage, marre de pondre 1 roman tous les 5 ans, j'aimerai accélérer la cadence ! Ok, dans ce cas, écrivez un passage très court en vous forcant à n'écrire que 3 phrases pour décrire : l'objectif, le ou les obstacles, le ou les résultats. Cela fait 9 phrases, multiplié par 40 chapitres cela fait 360 phrases, ... donc 4 pages : cela vous prendra un soir et vous aurez écris votre roman. Plus qu'à étoffer après, en gardant la ligne directrice de chaque partie.

... facile, non ?

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