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2 septembre 2014

[Methode - 1] Moins = Plus

Nota: "l'auteur" ou "l'auteure", pas de discrimination ici, mais on écrira "l'auteur" pour faire plus simple plutôt que l'auteur(e). On y va !

C'est fou le nombre de manuscrits que l'on recoit affiliés aux "séries".

D'un côté c'est bien, voilà ce qu'on se dit :

  • l'auteur a pensé à une suite
  • Il a plannifié sur la durée
  • Il sait que son histoire est trop dense pour tenir sur un seul tome
  • Il veut se concentrer sur une somme réduite d'aspects de son histoire

Voici ce que lui ou elle se dit (peut être) :

  • Je compte présenter mon monde et donner envie de le parcourir à nouveau
  • Ce projet est énorme, voici la première partie
  • C'est complexe, on ne peut tout parcourir d'un seul trait
  • Le nombre de possibilités n'est pas franchement réduit, alors autant prévenir
  • La quête, comme dans Tolkien, ca se fait en 3 tomes
  • ...

Et puis le tome 1 fait dans les 438 pages et la quête en question passe en filligranes, l'action, la vraie, celle où le héros est enfin mature et gagne à chaque ligne en points de ténacité, prêt à jeter son dé 100 à chaque paragraphe ... et quoi qu'il advienne il ne mourra pas parce qu'il a un bonus constant de +2 en apesanteur ... en gros, au bout de 438 pages, on est entré dans l'action mais une nouvelle détrônerait ce pavé, certes travaillé, certes bourré de détails, certes ... mais innefficace quand même.

Donc, méthode #1 (principe à répéter comme d'un mantra - sous la couette s'il le faut !): "Moins = Plus". Ca se prononce "Moins égal plus" et non "Moins barres parallèles (ou tuyau ou rampe de lancement, ...) plus".

Quand on se lance dans un projet, il faut le faire "petit". On n'a que 2 mains, 1 cerveau, une somme réduite d'heures à consacrer à ce projet (travail, études, vie de famille, sport, autres hobbies, lecture, déplacements, courses, nettoyer, etc... la vie quoi) et une motivation qui - qu'on le veuille ou non, syndrome de l'artiste oblige - en dents de scie.

En termes de management, lorsqu'on demande à un candidat de faire un plan de son travail, on lui propose parfois un petit tableau et un gros marqueur. Petit tableau = peu de place. Gros marqueur = merci de faire synthétique. Si certains se lancent dans une oeuvre d'art, montrant avec quelle intelligence ils remplissent les moindres blancs à l'aide de cette grosse mine affreuse, d'autres marqueront 4 points, chacun contenant au mieux 5 à 7 mots. Ce sont ceux-là qui réussiront - tenez vous le pour dit.

Répétition : quand on se lance dans un projet, il faut le faire "petit". C'est la raison pour laquelle le pitch, le synopsis et le synopsis détaillé existent. Le premier est une phrase ou deux qui expose l'objet de l'histoire. Le synopsis développe en 15 à 20 lignes ce pitch et pose clairement le sujet, l'enjeu et les protagonistes du récit. Le synopsis détaillé sera au mieux 1 à 3 phrases qui énoncent clairement la teneur d'un chapitre. Une fois le synopsis détaillé effectué, on peut se poser les problèmes de structure (telle partie plutôt là, tel personnage plutôt en amont, tel début à abandonner -> pas assez "ce qu'on en veut"). Une fois la structure plus ou moins fixe (donc cohérente et attirante) on passe au sujet : comment distiller l'intention (critique du racisme, le monde de l'art, la famine, la peur des curseurs sur l'écran, le passage à l'acte, ...) dans toutes ces parties.

=> On voit qu'en tres peu de temps on aura "quelque chose" d'exploitable et l'écriture nous dira si on se plante ou pas. Mais alors encore à ce moment :

Moins = Plus. Pour appliquer ce principe, il suffit simplement d'étoffer le synopsis détaillé, de rajouter une scène (toujours noter ce qui nous vient à ce moment !), de coller des détails, de définir la teneur des paragraphes ...

Au moment de reprendre, on peut encore étoffer, ... jusqu'à trouver le "volume" qui semble le plus approprié.

Voici un exemple, à chaud :

Pitch : A dépressif doit travailler avec B peu aimable sur un projet commun.

Synopsis : A se voit confier une mission auprès de l'antipathique B. A doit gérer sa dépression - prise de poids - tout en continuant ce travail qui va vite se révéler une gagueure. Les multiples interventions de B vont mener A au clash. A va cependant découvrir le lourd passé de B et comprendra non seulement B, mais aussi pourquoi B lui est à ce point antipathique. Dès ce moment, A reprend les rênes de sa vie professionnelle qui semble ruinée.

Combien de chapitres ? Moins = Plus :

[1] Le manager de A lui confie une nouvelle mission critique. A n'est pas motivé en ce moment

[2] A se rend chez le client et rencontre B avec lequel il ne s'entend absolument pas dès le départ

[3] Le manager de A conseille à A de continuer s'il ne veut pas perdre sa place - c'est la crise, hein -:(

[4] A continue son travail, essai de dialoguer, de changer de méthode, rien ne va. Le manager de B appelle pour se plaindre.

[5] A rentre chez lui, problèmes à gogo avec son chat et les jeunes qui jouent dans la cage d'escalier

[6] A commence à ne plus dormir la nuit. Il fait des cauchemars.

[7] B massacre A qui n'a plus d'espoirs de s'en sortir, c'est le clash, mais on a besoin de A

[8] Le débriefing avec A se passe très mal chez le client - on lui propose de rendre son tablier

[9] A craque dans la cage d'escaliers du client. Son taxi qui le ramène prend des fois B en course et lui parle de la perte de ses enfants et de son diabète

[10] A réalise que les emportements de B ont un lien précis avec cette situation. Après une nuit agitée, il décide de contacter B, lui expose sa situation désastreuse et lui souffle dans les bronches que les problèmes personnels ne devraient pas influencer son jugement sur son engagement

[11] B s'emporte - second clash - et finit par convenir d'un café avec A

[12] A discute avec B et B commence à relâcher la pression (il a quelqu'un avec qui parler)

[13] A dit que c'set dommage, il avait pensé à quelque chose pour le projet ... et B voit l'occasion d'introduire une de ses idées pour compléter

[14] Le manager de B ne veut plus entendre parler de A

[15] B expose ses idées et fait passer que ces idées viennent en fait de A

[16] A est rappelé in-extrémis, alors qu'il allait signer sa démission. La manager de A le renvoit sur le projet

[17] rupture temporelle -> On lève des verres, le projet est un succès

Voilà, 17 chapitres pour commencer, c'est "petit" et il y a déjà de la matière, des retournements de situations (il faudra en rajouter pour casser la linéarité et éloigner le but de A tout en le bringuebalant d'humeurs positives à désastreuses).

En étoffant ce début, on va voir les corrélations entre les parties et voir se dessiner un plan d'insertions d'humeurs, de portraits, que peut on virer, où peut on élaguer, où pourrait-on placer un élément récurrent, quel sujet veut-on traiter (le surmenage par exemple), est-ce que A a la bonne psychologie pour ce texte, ne devrait-on pas en faire un colérique, un mal assumé, lui donner des crises d'angoisses, etc ...

etc...

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