Ecrire une histoire 19.2 - L'exercice de Wilhelm 2

Pour aller plus loin ...

La plupart des jeunes auteurs emploient des mots forts (immense, dantesque, incroyable, abominable, géant, ...) ou des superlatifs (super, le plus, le beaucoup meilleur, ...) à outrance pour tenter un effet. Le simple point d'exclamation semble parfois leur donner satisfaction !!!

Attention, cela ne veut pas dire de ne plus utiliser les mots forts ou les superlatifs, il est d'usage de "ne pas compter dessus" pour rendre un effet.

Lorsqu'un éditeur recoit le manuscrit, il décèle immédiatement la "pauvreté" de ces procédé et classe sans suite.

Pour revenir, donc, au vol, voire au recel de "structure" comme ces posts s'y emploient bassement - comme pour signifier que l'univers des possibles des structures de phrases a déjà été exploré au point qu'on ne saurait innover (approche véritablement frauduleuse !) - il ne s'agit pas de reprendre uniquement la ponctuation. Bien au contraire :

La ponctuation propose la structure que je qualifierai de "rigidus", elle offre un cadre tel que les murs d'une pièce. Les mots, pour leur part, loin de se suffir à eux-même, s'insèrent dans cette structure pour s'épanouir. Ainsi donc, un mot affable tel que "morve" trouve un éclat dans "les morves d'azur" de la structure poétique du bateau ivre. Au delà de la composition poétique à proprement parler, il faut citer : la musique, le souffle, la cadence.

Lorsque deux personnes entament une valse, un jeu de composition prend place. Ils connaissent leurs pas. Pourtant, celui qui mène la danse - par sa présence, l'ampoulement à peine perceptible de ses appuis, la direction que prend son mouvement - réussit à faire évoluer les partenaires au-delà d'une simple ligne, au-delà d'un simple cercle.

La musique, c'est l'enchaînement des mots ; le souffle, le respect de la ponctuation ; la cadence, le jeu du contexte, des mots et de la structure, tous ensembles, dans un même mouvement, à la recherche d'une harmonie.

Ainsi donc, se borner à reprendre le rigidus d'une phrase n'est pas suffisant. Pour offrir à de simples mots une puissance insoupconnée, encore faut-il qu'ils s'y inscrivent avec harmonie.