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17 janvier 2015

E51 - Question de perspectives

Qu'est-ce qu'on appelle une perspective ... en gros, c'est l'angle de {vue, analyse} utilisé pour continuer le récit. Cette perspective est sujette à la nature et/ou capacités du narrateur {adulte, enfant, objet, groupes}.

Si je me place dans un contexte de guerre civile, je ne peux pas décrire une marche tranquille le long de jardins sans introduire un paradoxe, une image forte.

Si je pars du regard d'un enfant, je n'interprèterais pas une scène de discussion comme partant du regard d'un adulte.

Si je prends la place d'une multinationale qui subit une explosion en bourse, je n'aurais pas la même analyse que partant d'une association à but non lucratif et dont les activités sont menacées par l'explosion en bourse de la multinationale précédemment citée.

Pour varier notamment le style, pour chasser la lancinante poursuite des chapitres selon Paul, Pierre ou Jacques, une technique revient à composer un chapitre selon un narrateur en particulier. On peut aussi les cumuler si ce choix est judicieux. Par exemple :

Lucienne prit appuie sur sa charette et admira le coucher de soleil. "Qu'est-ce qu'on attend ?" se demanda le petit Alphonse. Lucienne ferma les yeux, "quelle douce lumière, quel fin de soir charmant". Tout en elle respirait l'Amour, en ce moment où Alphonse jeta des pierres dans le fossé pour occuper son impatience.

-> dans ce passage, on change de perspective, voire de narrateur car on passe du narrateur général (perspective de Lucienne puis de Alphonse) à Lucienne (dialogue intérieur) puis re-narrateur général (analyse de Lucienne et description des faits d'Alphonse). Cela dynamise complètement la scène, ces va-et-vient entre deux personnages peuvent être interprétés de différentes manière, l'une d'elle : l'impatience d'Alphonse est retranscrite par les changements de perspective tandis que la sérénité de Lucienne s'impose.

Bref. Les perspectives sont le centre nerveux, l'angle d'attaque de la narration, elles sont un outils précieux pour faire la différence au moment de la lecture par un tiers et permettent d'agiter ou au contraire de calmer (tout comme le ferait une digression) le flot du récit. Les perspectives ne sont pas uniquement la "caméra" qui filme, elles s'imprègnent du contexte de leur provenance (scène vue par un adulte, un enfant, ...) et guident l'écriture - et non le contraire, c'est le paradoxe de l'écriture : l'écrivain créé des personnages et des perspectives et ce sont ces éléments qui le guident dans sa retranscription / son adaptation des scènes dont il est le témoin.

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